Ensemble de kokeshi poupée japonaise vintage du Tohoku posées sur une table en bois

🎎 Kokeshi : petites poupées, grande histoire

Elles ont des joues rondes, un petit sourire qui ne dit pas tout, et une élégance minimaliste qui traverse les siècles. Les kokeshi, ces poupées en bois venues du nord du Japon, sont bien plus que de simples objets mignons : elles incarnent une tradition artisanale profonde, un lien entre la nature, l’enfance, et la mémoire. Et Kogechan est un peu amoureux, poko.

🌸 D’où viennent les kokeshi ?

Les premières kokeshi sont apparues à la fin de l’époque Edo, dans les régions montagneuses et isolées du Tōhoku, au nord du Japon. Elles étaient vendues dans les onsen (sources thermales) par des artisans du bois appelés kijiya, qui fabriquaient aussi des bols et des plateaux tournés.

À l’origine, c’étaient des jouets pour enfants, souvent offerts en souvenir ou en talisman. Mais peu à peu, elles sont devenues objets d’art populaire, puis pièces de collection, à mesure que leur esthétique se raffinait et que chaque région développait son propre style.

🧧 Quelle est leur symbolique ?

On dit que les kokeshi portent bonheur, protègent les foyers, et sont parfois associées à la mémoire des enfants perdus. Dans certaines régions, on les offrait aux jeunes mariés pour leur souhaiter fertilité et longévité. Dans d’autres, on les déposait dans les temples pour accompagner les prières silencieuses.

Elles sont aussi un symbole de transmission : un artisan donne un nom à sa poupée, et chaque visage peint à la main porte un peu de son esprit. Certaines kokeshi "regardent de travers", d’autres sourient discrètement, et d’autres ont l’air de savoir quelque chose qu’on ignore. C’est tout le charme du "monde flottant" en version bois tourné.

🔨 Comment naît une kokeshi ?

La fabrication est 100 % artisanale. Les artisans utilisent des bois locaux comme le mizuki (cornouiller), le keyaki (orme) ou le itaya (érable japonais). Après un séchage long et méticuleux, le bois est tourné avec précision, puis la poupée est peinte à la main avec des motifs floraux, des rayures, ou des symboles propres à chaque région.

Le petit "kui-kui" qu’on entend parfois quand on tourne la tête de la poupée ? C’est normal. Et c’est même un son très apprécié chez les amateurs.

🗾 Les 12 styles traditionnels (dentō-kokeshi)

Il existe aujourd’hui 12 styles régionaux reconnus de kokeshi traditionnelles, tous issus de la région du Tōhoku. Voici un petit aperçu (on vous prépare un article complet par type très bientôt, poko 😉) :

  1. Naruko (Miyagi) – Cou mobile, fleurs rouges stylisées
  2. Tōgatta (Miyagi) – Tête large, motifs floraux simples
  3. Yajirō (Miyagi) – Corps élancé, décors géométriques colorés
  4. Sakunami (Miyagi) – Tête fine, décor minimaliste
  5. Hijiori (Yamagata) – Expression douce, lignes fines
  6. Zaō (Yamagata) – Corps large, motif floral dense
  7. Yamagata (Yamagata) – Rayures et fleurs en couronne
  8. Kijiyama (Akita) – Forme trapue, décor très simple
  9. Tsugaru (Aomori) – Couleurs vives, style pictural
  10. Tsuchiyu (Fukushima) – Rayures sur tout le corps, visage expressif
  11. Nanbu (Iwate) – Lignes sobres, regard paisible
  12. Nakanosawa (Fukushima) – Le plus récemment reconnu : traits simples, style discret et élégant

🎨 Les kokeshi créatives : sōsaku-kokeshi

À partir des années 1940, certains artisans ont voulu s’émanciper des styles traditionnels et créer des poupées plus libres et expressives. Ce sont les sōsaku-kokeshi (kokeshi créatives). Leur forme, leurs motifs, leur taille : tout peut changer. Certaines sont figuratives, d’autres carrément abstraites. Ce sont souvent des pièces uniques, très appréciées des collectionneurs.

Chez Kogedo, on aime aussi ces kokeshi modernes, surtout quand elles ont ce petit quelque chose d’inattendu… une coiffure improbable, un regard en coin, un décor minimaliste.

🎎 Les kokeshi dans la culture japonaise d’aujourd’hui

Si tu pensais que les kokeshi étaient réservées aux étagères poussiéreuses des grands-mères japonaises... eh bien détrompe-toi, poko. Ces petites poupées en bois sont devenues une vraie icône de design contemporain, et même une source d’inspiration technologique.

Dans les années 2000, les designers de Nintendo ont révélé que l’apparence des avatars Mii, qu’on créait sur Wii et 3DS, était directement inspirée… des kokeshi ! Forme cylindrique, tête détachée, traits simples mais expressifs : l’essence même de la poupée traditionnelle a été traduite en langage numérique. Minimaliste mais attachant – du pur esprit japonais.

De nombreux créateurs contemporains revisitent aussi la kokeshi dans une approche pop ou arty. La designer anglaise Becky Kemp, par exemple, a imaginé des kokeshi en bois peints représentant Frida Kahlo, Picasso, ou encore Karl Lagerfeld – mi-mascottes, mi-objets de collection.

Et puis… si les kokeshi ont une grosse tête et un petit corps, ça ne te rappelle pas un style bien connu ? Le design "Chibi", qu’on retrouve dans les mangas et les anime, désigne des personnages miniatures, mignons, avec des proportions exagérées. Ce n’est pas officiel, mais on peut presque dire que les kokeshi sont les grands-mères en bois du chibi.

🎴 Envie d’adopter une kokeshi ?

Chez Kogedo, on sélectionne des kokeshi anciennes et authentiques, principalement de l’époque Shōwa, avec leurs patines, leurs mystères et leur charme unique.

👉 Voir notre collection de kokeshi japonaises anciennes

 

Retour au blog

Laisser un commentaire